Pour la FSU la formation, la qualification et l’emploi sont des enjeux essentiels pour l’avenir économique et social de la Région.
La nécessaire élévation du niveau de qualification passe par la lutte contre les inégalités sociales et territoriales qui ne sont pas le fait de l’Ecole, mais que l’école doit s’efforcer de corriger.
La question de la formation professionnelle ne peut être vue que d’un point de vue utilitariste en réponse à l’emploi immédiat. Elle doit être porteuse d’avenir et permettre aux jeunes d’aujourd’hui d’être capables, de s’insérer, de s’adapter et d’évoluer dans l’emploi de demain. Cela ne peut se faire que dans un service public national de la formation professionnelle indépendant des nécessités de rentabilité immédiate.
Le principe 1, « Elever le niveau de formation et améliorer la formation pour favoriser l’insertion professionnelle durable » est le principe avec lequel nous sommes le plus en accord. Pour la FSU cela commence par la prévention dès les établissements scolaires ce qui nécessite des équipes complètes (CPE, Conseillers d’orientation psychologues, assistants sociaux, infirmiers, médecins et enseignants). Cela passe par l’aide à la réussite des jeunes et par éviter les sorties sans qualification en s’aidant de la Mission générale d’insertion et de ses personnels.
La notion de complémentarité des voies de formation de l’axe 2 nous pose quelques interrogations. Cette complémentarité ne doit pas être une simple mutualisation des moyens, mais doit promouvoir la poursuite d’études et renforcer la couverture territoriale de l’offre de formation. Nous craignons que le rapprochement des structures de formation ne conduise à la fermeture de sections publiques traditionnelles au profit de formations en UFA.
C’est également la même complémentarité qui est évoquée dans le principe 4. Nous considérons que la sécurisation des parcours professionnelle commence par la sécurisation des parcours dès la formation initiale.
Il faut effectivement réduire le taux de rupture et de décrochage des jeunes en formation. Nous regrettons que la « charte de réussite pour tous » et le programme régional d’insertion, correspondent à la mise à mal dans l’Education Nationale de la Mission Générale d’Insertion et de ses personnels.
La réponse mise en avant par la région est toujours celle de l’apprentissage, que l’on retrouve d’ailleurs dans l’ensemble du document. Pourtant les chiffres de l’apprentissage en Ile de France ne répondent pas à l’objectif visé. Il nous semble qu’il faut faire appel à l’ensemble de la formation existant pour y répondre. Plutôt que de multiplier les développeurs de l’apprentissage pourquoi ne pas envisager des développeurs de la formation professionnelle.
Au niveau des passerelles estimées nécessaires par la Région, ce avec quoi nous sommes d’accord, est-il cohérent que dans le même temps l’Etat supprime les classes d’adaptation ?
Par rapport aux schémas spécifiques du PRDFP
Nous apprécions la prise en compte dans le PRDFP des formations professionnelles de Schéma des lycées.
Sur celui des formations sanitaires et sociales nous sommes globalement en accord avec les objectifs de la Région, mais nous souhaitons que l’Etat assure ses prérogatives en matière de personnels pour les classes préparatoires et les formations en lycée.
Nous sommes par contre plus réticents en ce qui concerne le schéma Accueil, Information Orientation.
Nos rappelons que l’Information et l’Orientation ne doivent pas être uniquement en adéquation avec l’emploi. L’Orientation scolaire ne peut-être évoquée uniquement sous l’angle de l’Insertion. Le travail des conseillers d’orientation psychologues autour de l’échec scolaire est totalement évacué ainsi que les formations autres que l’apprentissage.
Concernant les schémas des formations des demandeurs d’emploi, des salariés, et de l’AFPA, il nous semble essentiel que le service public soit à même de répondre à l’ensemble des besoins, tant au niveau de l’accès à une première qualification que dans la contribution à l’élévation du niveau de qualification mais sans oublier la formation permanente.
L’AFPA ne doit pas être l’opérateur unique de la Région. Il faut utiliser le réseau de la FCA de l’Education Nationale et le réseau des GRETA.
Reste le schéma de l’apprentissage. C’est celui avec lequel la FSU est en désaccord avec le projet Régional. Nous rappelons notre opposition à l’apprentissage à 14 ans.
Dans le livret, l’apprentissage apparaît en terme d’objectif, mis au même niveau que l’élévation du niveau de qualification avec laquelle nous sommes en accord. Au mieux l’apprentissage ne peut être considéré que comme un moyen contribuant à parvenir à cet objectif.
Nous pensons qu’avec 25% de taux de rupture de contrats et la baisse des formations de niveau 5, il ne remplit pas ce contrat de permettre la qualification des jeunes sortis du système scolaire sans qualification. De plus, complètement dépendant de l’entreprise, il ne permet pas la formation du plus grand nombre et la préparation aux métiers de demain.
Dans le PRDFP, l’apprentissage nous apparaît trop comme la voie de formation à privilégier. C’est pourquoi la FSU votera contre.
L’avis FSU au CIAEL a été partagé en : 4 pour ; 2 contre.