Cette rentrée vient de se faire dans des conditions difficiles dans les lycées d’Ile de France.

Il y a d’abord la diminution du nombre de personnels de toutes les catégories, personnels administratifs, personnels TOS, enseignants et encadrement éducatif. Cela rend les missions plus difficiles à remplir, et cela se fait surtout au détriment des élèves les plus en difficulté. Cette baisse constante de personnel, le développement de la précarité (emplois Borloo pour la maintenance informatique), mettent en cause les investissements de la Région tant en ce qui concerne l’entretien des bâtiments que les dotations informatiques.

Il y a aussi une politique ministérielle qui est sourde aux attentes des personnels. Malgré le résultat du référendum qui rejetait le tout libéral, et malgré ses premières déclarations sur la nécessaire concertation, Mr de Robien est passé en force cet été pour appliquer la loi Fillon pourtant largement condamnée par les personnels l’an dernier, cela ne peut qu’être source de conflit dans les semaines à venir.

La décision d’imposer dans les établissements les remplacements à l’interne pour les congés de moins de 15 jours, alors même que le ministère dans nos trois académies n’est pas en capacité d’assurer les remplacements longs s’apparente de fait à un allongement du temps de travail pour les enseignants, une remise en cause de fait du droit à congé maladie ou pour formation professionnelle sans aucun bénéfice pédagogique réel pour les élèves. Cela va dégrader encore les relations dans les établissements, opposer les personnels entre eux alors que la réussite des jeunes nécessite le développement des solidarités à tous les niveaux.

Le transfert des missions et des personnels TOS et de certains personnels administratifs continue à inquiéter les premiers concernés, mais aussi les communautés éducatives. L’examen des projets de convention entre collectivité et EPLE élaborés par les départements laisse craindre pour l’unicité du service public d’éducation et laisse entrevoir des menaces quant à la privatisation notamment des services de demi-pension. Il nous semble nécessaire que la convention préparée par le Conseil régional concernant l’ensemble des lycées soit soumise à une large concertation.

Enfin, les poursuites judiciaires contre des lycéens grévistes du printemps dernier continuent avec des condamnations très lourdes au regard des faits reprochés qui en plus ne sont pas établis. En même temps, de plus en plus de jeunes lycéens sans papiers risquent d’être expulsés. Nous demandons à l’exécutif Régional d’intervenir auprès des autorités compétentes chaque fois qu’une situation lui sera communiquée.

Ces raisons s’ajoutent aux motifs généraux (salaires, emploi, précarité etc.) qui feront dans le secteur de l’enseignement du 4 octobre une grande journée de grève et de manifestation, journée qui pour ce qui concerne la FSU est une première étape de mobilisation des personnels.

Nous avions lors du CIEN de septembre 2004 expliqué longuement notre conception de la concertation avec le Conseil régional. Nous avons le regret de constater que nous n’avons pas été entendus.

Le président de la Région, même s’il s’en défend (il nous l’a rappelé samedi dernier encore), refuse de recevoir la FSU sur l’ensemble des dossiers qui nous concernent (ce n’est pas l’échange de 45 minutes sur la décentralisation qui est suffisant).

Les quelques groupes de travail qui devaient se mettre en place ont pris un retard considérable :

"-" Pour les installations sportives et les problèmes budgétaires liés à l’EPS il a fallu 1 an pour qu’enfin une réunion soit organisée
"-" Pour le transfert des missions et des personnels le président Huchon nous avait annoncé le début des réunions pour le mois de mai. Un seul groupe est convoqué fin septembre.
"-" En ce qui nous concerne, nous avions, à chaque fois, fourni la liste de nos camarades dans des délais rapides. Nous souhaitons en effet, rendre les débats de ce CIEN moins formels et pensons que des groupes de travail peuvent y aider.

Nos collègues dans les conseils d’administrations des lycées se plaignent souvent que les conseillers régionaux qui y siègent ne donnent pas suite aux questions qui leurs sont posées.

Un certain nombre de courriers, envoyés par la FSU, ou par ses syndicats n’ont reçu aucune réponse.

Soucieux, comme vous, de l’avenir des jeunes Franciliens, et de l’intérêt des personnels que nous représentons, nous réaffirmons solennellement notre disponibilité à la discussion avec le Conseil régional, son Président et ses Vice présidents.

DGFL

Pour la DGFL 2006, nous aurions à peu près les mêmes remarques à faire que l’année dernière.

En particulier, la question de l’EPS se pose à l’identique, la concertation n’ayant pas commencé à ce jour.

Parmi les éléments nouveaux, nous constatons que le barème actuel est actualisé sur la base du taux d’inflation hors énergie, l’année dernière c’était hors tabac. N’est il pas possible de conserver les mêmes bases ?

Jusqu’à l’an dernier, les ajustements pouvaient se faire en cours d’année. Maintenant, ils se feront en fin d’année (chauffage, sorties). Nous craignons que cela crée des réticences chez les gestionnaires et les chefs d’établissement pour avancer des sommes dont ils ne seraient pas certains de les récupérer.

Nous attirons votre attention sur la fusion des lignes garantie historique et sincérité budgétaire : cette décision n’est pas neutre puisqu’un nombre important de lycées cumulent cette réduction avec la baisse de la viabilisation et se retrouvent avec une baisse de subvention de 5% voire 10% voire 20% dans certains cas : il s’agit là d’un changement d’orientation, jusqu’ici les subventions étaient bloquées à leur niveau précédent.

Le rapport explique « ces dotations exceptionnelles sont déduites lorsque leur montant est inférieur à 5000 Euros ou lorsque leur total représente moins de 5% de la DGFL »

Est ce une façon déguisée de reconnaître qu’une diminution de 5% de subvention est « normale » ?

Toujours dans ce domaine, pour les établissements n’ayant pas transmis leur compte financier, au bout du compte ce sont les élèves qui sont sanctionnés.

Dans les nouveautés, nous nous félicitons des crédits pour les frais de communication ainsi que pour l’aide en faveur des sorties pédagogiques. Cependant, cette dernière nous semble trop limitée.

S’il y avait eu une concertation préalable à ce sujet, nous vous aurions expliqué que même dans les zones les moins éloignées de Paris, le prix des transports est parfois problématique. Nous rappelons de nouveau que certains programmes incitent fortement à des sorties pédagogiques (géologie en 1S par exemple) et donc selon nous le principe de gratuité devrait s’y appliquer.

Nous souhaitons aussi que soit étudiée la question des épreuves d’examens sans que la Région se substitue aux responsabilités de l’Etat. Dans de nombreuses situations, du matériel et des consommables, pour des sommes non négligeables, sont achetés pour des épreuves d’examen et amputent d’autant les crédits pédagogiques des établissements.

Nous avions insisté l’année dernière sur la nécessité de la concertation avec les représentants des personnels. Bon nombre des problèmes que nous soulevons pour la DGFL 2006 auraient pu être ainsi évités et aussi certaines nouveautés améliorées.

En l’état, la FSU ne peut approuver ce que vous nous proposer. Nous déterminerons notre vote final en fonction des réponses que vous apportez dans la discussion.