Au nom de la FSU, je tiens à exprimer notre satisfaction à l’occasion de l’installation de notre comité local qui doit permettre de compléter, au niveau régional, l’action du comité national.
Cela dit nous regrettons qu’il ait fallu attendre si longtemps pour cette installation puisque cela fait près de 2 ans que le FIPH est créé et près d’un an et demi que le comité national est installé.
Ce retard a été préjudiciable en premier lieu aux personnes victimes de handicap, qu’elles soient employées dans nos fonctions publiques ou qu’elles aspirent à y rentrer. De nombreuses personnes attendent que puissent être pris en charge qui un transport, qui le salaire d’un assistant ou le coût d’un aménagement du poste de travail.
Je citerai comme exemple le cas du dossier de la ville de Paris que nous traiterons tout à l’heure et qui nous précise que 230 à 250 agents sont depuis 2006 en attente de reclassement.
Un autre exemple, celui du Rectorat de Créteil qui a dû prendre 65187€ sur ses crédits d’action sociale de 2006 pour des aménagements de poste, ce qui n’a pas été le cas partout puisque dans d’autres ministères, les fonds de l’action sociales ont été réorientés dès la création du FIPH et cela s’est traduit, dans un premier temps par une baisse au niveaux des aides.
Autre chose plus grave encore. Au vu du non fonctionnement des comités locaux le gouvernement a été tenté de geler les contributions pour 2008. Heureusement, et les interventions de nos organisations n’y sont pas pour rien, la raison l’a emporté et nous nous félicitons que le gouvernement ait abandonné le gel des contributions 2008 mais maintenant il va falloir que cela se traduise concrètement et rapidement en matière d’emploi. Nous devons donc agir vite d’autant qu’après les quelques problèmes de cet été, le comité national après l’élection à l’unanimité de son nouveau président semble reparti sur de bons rails.
C’est un euphémisme de dire que la situation des personnes touchées par le handicap n’est pas bonne. Le chômage les touche en effet trois fois plus que les autres et le taux d’emploi de personnes handicapées dans la fonction publique n’est pas bon, bien en dessous de l’objectif des 6%.
Nous estimons que la Fonction Publique doit, dans ce domaine comme dans bien d’autre, être exemplaire. Cela ne se fera pas sans une implication active des employeurs, des ministères, sans une politique volontariste comme l’ont rappelé dans un communiqué commun nos organisations siégeant au comité national. Nous allons devoir étudier cas par cas, ministère par ministère, service par service ce qui fait encore obstacle à l’emploi d’une personne handicapée, et mettre en œuvre les moyens pour lever ces obstacles. C’est dans cet état d’esprit que la FSU a signé le protocole du 8 octobre 2001 pour le développement de l’emploi des personnes handicapées dans la Fonction Publique.
La FSU, première organisation dans l’éducation nationale, n’oublie pas non plus que sans un niveau reconnu de qualification, sans une solide formation professionnelle, l’accès à l’emploi est plus difficile. Le service public d’éducation doit tout mettre en œuvre pour assurer à tous les jeunes en situation de handicap, l’enseignement auquel ils ont droit. Cela passe par le développement des dispositifs d’accompagnement, le développement des structures adaptées, la formation des personnels, l’adaptation des locaux et des matériels. La situation actuelle est loin d’être satisfaisante, et si le nombre d’élèves en situation de handicap scolarisé en milieu ordinaire a augmenté – ce dont nous nous réjouissons – cela est dû essentiellement à l’investissement et au volontarisme des personnels de l’éducation nationale.
Enfin la FSU rappelle qu’il ne peut y avoir de politique de l’emploi des personnes handicapées sans une politique de l’emploi en général. En effet, les réductions de personnels qui ont eu lieu ces dernières années, et, celles, massives, qui sont annoncées à travers le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, auront évidemment des répercussions sur l’emploi des personnes les plus vulnérables. Cette situation va de manière générale affaiblir les services publics et en particulier le Service public de l’emploi, mais elle va surtout réduire considérablement les possibilités d’emplois des personnes handicapées.
De même la question des salaires qui avec l’emploi a été au coeur de la grève et des manifestations le 20 novembre est fondamentale. C’est quand ils sont plus élevés que le minimum que collectivités et administrations se tournent vers le travail protégé et au contraire, l’existence de très bas salaires dans les fonctions publiques n’incite pas à s’adresser aux ESAT.
Le succès de cette journée, à l’appel de l’ensemble de nos organisations, montre l’importance que ces questions revêtent pour les salariés de la fonction publique. Nous espérons que le gouvernement saura tenir compte de ce qui s’est exprimé le 20 novembre car c’est fondamental, pour le pays tout d’abord mais également pour le travail même et l’avenir de notre comité local et bien évidemment pour les personnes handicapées.
La FSU entend jouer, au sein de ce Comité Local, comme sur le terrain, pleinement son rôle d’organisation syndicale au service des personnels. Elle saura rappeler également, l’exigence d’exemplarité voulue par l’Etat pour la fonction publique dans ses objectifs en matière d’emploi des personnes en situation de handicap.
Gérard REQUIGNY