Bethléem octobre 2018
Fin octobre, une délégation de syndicalistes (FSU, CGT et FO) d’Ile de France s’est rendue en Palestine.
Nous y avons rencontré des syndicalistes palestiniens ; le syndicat PGFTU (Palestine General Federation of Trade Union), organisation liée à l’autorité palestinienne ainsi qu’un syndicat indépendant la GFIU ( General Federation of Independant Unions). Nos interlocuteurs ont tous insisté sur l’exploitation et la discrimination que subissent les travailleurs palestiniens en Israël (salaires et protection sociale bien inférieurs à la norme israélienne), la seconde centrale pointant aussi la non application de la loi du travail dans les territoires palestiniens, loi pourtant votée en 2002.
Nous avons également rencontré des ONG. BDS ( boycott, désinvestissement, sanction) a argumenté que si le boycott pouvait entraîner des difficultés supplémentaires pour le peuple palestinien, il y était cependant prêt car cette stratégie a commencé à montrer son efficacité et est soutenue par les organisations syndicales palestiniennes.
Des rencontres plus informelles nous ont permis de sentir ce qui se passe dans ce pays ; nous avons été reçus par la famille Tamimi dont la fille Ahed (17 ans) a passé 8 mois en prison pour avoir giflé un soldat Israélien ; nous avons rencontré un responsable agricole qui arrive à maintenir son exploitation malgré les pressions des colons implantés au dessus de ses terres.
La visite n’aurait pas été complète sans rencontrer des israéliens progressistes : un syndicaliste de la coalition Hadash ainsi que la fondatrice d’une ONG pacifiste « décoloniser ».
Tous nos interlocuteurs ont insisté sur le sens de leur combat : ils luttent pour la liberté et une société sans discrimination, ainsi le racisme, dont l’antisémitisme, leur est étranger.
Nous sommes passés par les » check poin »t, avons constaté l’omniprésence de l’armée Israélienne aux abords des colonies qui sont de plus en plus nombreuses. Nous avons physiquement ressenti l’apartheid en longeant le mur, en rendant visite aux habitants d’un camp de réfugiés.
Si la rencontre avec des militants a occupé une grande partie de notre séjour, nous avons aussi découvert, grâce à notre guide, un pays : des paysages, des villes, des goûts et des odeurs.
Un compte rendu collectif et intersyndical sera publié, et chacun est revenu avec les volonté de témoigner et de développer les liens qui ont été noués.
Michel Galin